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La saison des neiges, ou saison de la nuit dans le nord du monde. La neige recouvre la terre et la nuit quasi-perpetuelle couvre le septentrion.
Assez de naïveté pour remplir un monde - libre
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Assez de naïveté pour remplir un monde - libre

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Dim 8 Jan - 1:09
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Assez de naïveté pour remplir un monde
ft le monde


Où deux êtres constitués de pure gentillesse se rencontrent




Miu prit une grande inspiration. Dans sa main, le métal froid de sa lyre la rassurait, comme une amie qu'on connaît par cœur. Elle avait beaucoup chanté dans sa vie, devant Mariha, devant les hommes et les femmes de la rizières, et plus récemment devant une bande de pirates, mais devant un public d'inconnus aussi nombreux, jamais. Mais là, elle avait besoin d'argent, et elle avait déjà vendu toutes ses statuettes de bois. A part sculpter et chanter, elle ne savait rien faire qui puisse lui rapporter quelques pièces par ici. Dans son dos, la fourrure chaude d'Engus la réconfortait, diminuant le trac. Respirant lentement pour mieux se détendre, elle repensa aux événements qui l'avaient menée à cet instant précis.

L'océan l'avait fascinée. Première région qu'elle explorait depuis qu'elle avait quitté Ke'elawyr, Ovkianos avait été à la hauteur de toutes ses attentes. La saveur salée de l'air ambiant l'avait immédiatement séduite, bien avant qu'elle ne puisse apercevoir l'immense étendue d'eau azur qui s'étendait sous le ciel bleu. Le remous éternel de cet espace infini lui avait paru la plus belle chose au monde, plus belle encore que les rizières embrumées baignant dans une aube rosée. Surexcitée par sa découverte de l'océan et le début d'une vie de découvertes et d'aventures, elle s'était précipitée vers la ville portuaire, pressée de tout voir, tout explorer. Finalement, elle n'avait rien fait d'autre que s'asseoir sur la jetée, laissant l'océan devenir orangé face au soleil couchant, puis d'un bleu sombre dans la nuit naissante.

Elle se souvenait encore de l'odeur humide et salée de la paille, dans l'écurie où elle avait passé la nuit avec Engus. Enfin, l'écurie où elle avait voulu passer la nuit, avant de faire la rencontre de joyeux marins qui s'étaient tout de suite montrés amicaux. Et pour cause, pensa-t-elle dans un gloussement ; il s'agissait en réalité de pirates, qui souhaitaient l'attirer à bord de leur navire afin de lui prendre ses possessions et de lui faire subir mille sévices. Leur camouflage de marins honnête était parfait cependant, et elle s'était laissée prendre, acceptant de monter à bord pour quelques semaines de navigation qu'elle paierait en les distrayant de sa musique. Quelle panique lorsqu'elle s'était aperçue que ces hommes étaient en fait des voleurs, des bandits sanguinaires !

Heureusement, Engus avait vite repris les choses en main. Bien que plus terrifié encore que la jeune femme, l'ours n'avait pas hésité à grogner d'un air convaincu face aux pirates, ce qui avait suffi à les garder à distances de sa protégée. Ils étaient alors en mer depuis une demi-journée, et venaient de montrer leur véritable nature. La suite d'événement qui survint alors était encore un peu floue pour la jeune musicienne : sans trop savoir comment, elle s'était retrouvée à jouer de la flûte de pan sous les rires et les cris de joie des bandits des mers, qui, toujours aussi éméchés, tombaient autant qu'ils dansaient. Elle était restée finalement cinq jours à bords, cinq jours durant lesquels ils n'avaient croisé aucun autre navire. Dans ces cinq jours, Miu avait joué et chanté tous les soirs, s'était fait percer l'oreille par un jeune mousse imbibé d'alcool (elle avait vite compris que ces gens ne dessoûlaient jamais vraiment) et avait goûté sa première gorgée de rhum, immédiatement recrachée dans un éclat de rire général. Finalement, l'équipage l'avait ramenée au port, atterrés par la quantité de nourriture qu'Engus ingérait chaque jour, épuisant les réserves du navire. A la taverne, ils avaient passé une dernière soirée tous ensemble, buvant et jouant aux dés. Malheureusement, Miu n'avait pas été des plus chanceuses au jeu : elle avait gagné seulement deux parties, puis, prenant confiance en elle, elle avait accepté de parier de l'argent, et sa bourse s'était retrouvée vide en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

C'était fort dommage que la jeune fille soit si malheureuse au jeu, car elle avait épuisé ses seules économies dans cette soirée. Finalement, elle s'était séparée des pirates avec regrets, s'étant prise d'affection pour cette bande de joyeux lurons, et s'était dirigée vers sa région natale. Arrivée à Ardmaen, elle avait pu vendre les quelques statuettes qu'elle avait sculptées depuis son départ, mais les quelques piécettes qu'elle en avait tirées ne suffisaient pas pour acheter les provisions nécessaires à la poursuite de son périple. Et voilà comment elle se retrouvait, en cet après-midi glacial, à jouer de la lyre dehors, dans la rue, un bol devant elle pour récolter les dons.

Ce flashback si cliché terminé, la jeune barde se mit enfin à jouer. Ses doigts gelés se déplaçaient pourtant avec agilité sur la lyre, créant une mélodie douce et joyeuse à a fois. Un nuage de buée se forma lorsqu'elle accompagna l'instrument de sa voix, interprétant une chanson que chantaient souvent les travailleurs à l'aube, dans la rizière embrumée, pour se donner du courage. Les passants, dont l'attention était jusque-là tournée vers l'ours qui l'accompagnaient, commencèrent à la regarder, les enfants ouvrant de grands yeux admirateurs, les adultes plus sceptiques attendant d'entendre la suite. Dans la foule, le feu follet roux repéra une jeune adolescente a l'air doux, ses mèches brunes encadrant à la perfection son visage poupin et faisant ressortir la nuance noisette de ses yeux marrons. La musicienne lui adressa un sourire sincère et naturel, comme elle le faisait toujours lorsqu'elle croisait le regard de quelqu'un, et poursuivit sa chanson avec de plus en plus d'entrain, oubliant le froid qui transperçait sa peau.


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