Saison actuelle
La saison des neiges, ou saison de la nuit dans le nord du monde. La neige recouvre la terre et la nuit quasi-perpetuelle couvre le septentrion.
Errance & Fierté || ft Sari
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Errance & Fierté || ft Sari

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Ven 30 Déc - 22:32
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Errance & Fierté- Le chasseur sachant chasser... -

Lebannen

Sari

Banni. Renégat. Ces définitions définissant son état présent se répétait inlassablement dans sa tête, comme un venin se répandant peu à peu dans son esprit embrumé par les événements, pourtant d'ordinaire si clair et aiguisé. Lebannen était déstabilisé, et il détestait ça. Il avait mal. Il était perdu. C'était bien la première fois qu'il se trouvait dans un tel état d'esprit, une telle agitation. Ses doigts effleurèrent délicatement son tatouage de banni qui n'était maintenant plus à vif, caché par ses cheveux ébènes. Il ignorait depuis combien de temps il errait dans la forêt en survivant du mieux qu'il le pouvait, mais il commençait à s'en lasser sérieusement. De plus, la saison des neiges était déjà là, l'air lui mordait le visage ainsi que les mains, et chaque nuit se révélait être un calvaire, même avec un feu de camp ou des vêtements chauds en cuir et fourrure. Assit sur une branche d'un arbre assez massif pour ne pas se briser, Lebannen se reposait tranquillement, grignotant un morceau de viande séchée faisant partie des quelques vivres donnés par ses pairs lors de son départ pour qu'il puisse survivre un peu par lui-même. Quelle générosité de leur part. Il en pleurerait presque, s'il ne les haïssait pas. Ses réserves de nourriture commençaient à manquer, et il ne comptait se métamorphoser en serpent qu'en dernier recours, cette solution étant bien trop risquée -il pouvait s'oublier et perdre tous ses effets personnels- et bien plus épuisante que s'il se mettait tout simplement à chasser, chose qu'il savait très bien faire.

Cependant, cela ne suffirait peut-être pas. La vie en clan était bien plus simple que la vie en solitaire. Surtout en hiver, car le froid pouvait avoir raison de n'importe qui. Alors, il songeait déjà à quitter le Rhivarion. C'était toutefois une perspective qui l'effrayait beaucoup. Quitter tout ce qu'il avait connu jusqu'ici pour se perdre dans un monde qui lui était inconnu se révélait être un choix draconien, et il ne comptait pas mettre ne serait-ce qu'un orteil hors de ses frontières naturelles sans y avoir réfléchi mûrement. Lebannen termina de mâchonner son met salé, renifla et descendit avec agilité de l'arbre. Un peu plus tôt, il avait repéré des traces d'un sanglier solitaire dans le coin. Le jeune chasseur saisit son arc offert par son père à l'occasion de sa toute première chasse, et suivit d'un pas le plus silencieux possible les traces qui forgèrent le chemin qu'il devait suivre pour parvenir à l'origine de ces dernières. Les yeux tentant d'enregistrer chaque indice de passage de l'animal, chaque détail pouvant se révéler être important sur son passage, le chasseur était en pleine concentration. Il s'accroupit et toucha une empreinte de sabot sur la boue, récente. Se laissant guider par son instinct et ce qu'il voyait, Lebannen finit par tomber sur sa proie. Il se cacha non loin de l'animal, pas assez près pour se faire repérer. Par chance, un ruisseau coulait non loin de là, masquant les subtils sons qu'il pourrait produire.

Le jeune viridien, accroupi derrière un rocher assez massif pour le cacher, fixait de ses yeux verts et vifs un sanglier solitaire grignotant quelque chose plus loin, le groin trifouillant dans le sol. D'un geste lent et méticuleux, il saisit une flèche dans son carquois et se redressa un peu. Retenant sa respiration, le chasseur travailla sa trajectoire et banda son arc, prêt à porter un coup fatal à l'animal qui ne se doutait encore de rien.
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Sam 31 Déc - 0:34
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Sari s'avançait lentement dans la forêt, concentré sur sa tâche. La saison des neiges était particulièrement dure cette année-là, et il ne voulait pas que son clan vienne à manquer de nourriture par un pareil froid, alors que tout était recouvert par une épaisse couche de neige, telle une immense couverture d'un blanc étincelant, et que la seule nourriture que l'on pouvait trouver était le rare gibier de saison qui aurait eu le malheur de passer par là. De plus, l'un des enfants semblait malade, et Sari s'était mis en tête de ramener quelque chose qui lui redonnerait des forces.

Alors qu'il continuait à s'enfoncer dans la forêt, son renard Dakota se faufilant dans son sillage, ses pensées commencèrent à divaguer. Il aimait le silence et le calme de la forêt. Il y chassait depuis son plus jeune âge en compagnie de son père, et, lui qui n'était d'ordinaire jamais longtemps au même endroit, s'y sentait chez lui.
Son père.
Sans qu'il s'en rende vraiment compte, sa main s'était resserrée sur la poignée de son arc. Il brûlait de retrouver le responsable de la mort de celui qui l'avait élevé, et qui s'était éteint, de toute évidence sans s'y attendre, sur le sol de cette même forêt. Son rôle de chef lui interdisait de partir à la recherche de l'assassin – il était hors de question qu'il laisse tomber les siens pour satisfaire sa propre colère – mais il ne souhaitait pas à celui-ci de croiser son chemin. Sari n'était pas réputé pour sa pitié ou pour sa patience.

Un oiseau solitaire s'envola de sa branche non loin de là. Immédiatement, Sari repéra sa cible, ajusta son équilibre et tira. Sa proie qui s'était si bien élancée vers le ciel chuta gracieusement dans la neige, une flèche fichée dans le cœur. Sari s'approcha et fronça les sourcils, contrarié. Il ne s'agissait que d'un oiseau de petite taille, et il n'y avait guère de quoi faire un repas. Il l'emporta tout de même avec lui, et continua sa chasse. Décidément, la chance n'était pas avec lui aujourd'hui. Cependant, Sari était trop fier pour penser à rentrer bredouille au campement. Il chasserait jusqu'au milieu de la nuit s'il le fallait.

Ce fut au moment où cette pensée traversait son esprit qu'il tomba nez à nez avec un arbre dont l'écorce semblait assez abîmée. Il eut un sourire satisfait : il s'agissait probablement d'un sanglier qui, d'après l'endroit où l'écorce était abîmée, devait être assez massif. Si il réussissait à l'abattre, il aurait largement de quoi nourrir les siens. Il entreprit donc de suivre sa piste, guidé à la fois par l'odorat de Dakota qui était d'une grande aide lors de leurs parties de chasse, et par les traces de pas ou touffes de poils disséminées un peu partout dans le sillage de l'animal. Enfin, celui-ci entra dans son champ de vision : comme il l'avait espéré, un sanglier massif s'avançait lentement vers une clairière où semblait couler un ruisseau. Il laissa assez de distance entre l'animal et lui pour qu'il ne puisse être repéré aux bruits qu'il pourrait faire ou à son odeur et s'accroupit derrière un bosquet, attendant que le sanglier s'avance encore pour être certain de ne pas le manquer. Quand il fut complètement à découvert, Sari sortit une flèche du carquois qu'il portait dans son dos et, d'un mouvement souple, tira sur sa corde avant de relâcher la flèche, qui atteint le cou de l'animal…

…En même temps qu'une deuxième flèche atteignait son flanc.

Furieux que quelqu'un aie tenté de lui voler sa proie, Sari chercha le coupable autour de lui avant de tomber sur un garçon plus jeune que lui, aux cheveux bruns tombant jusqu'à ses épaules, à la peau particulièrement pâle et aux yeux d'un vert vif mais froid. Il l'apostropha immédiatement.

« Hé, toi ! Ce sanglier m'appartient, alors tu serais aimable d'aller te chercher une autre proie ! »
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Sam 31 Déc - 11:58
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Errance & Fierté- Le chasseur sachant chasser... -

Lebannen

Sari


Ses muscles se tendirent, la tension était à son comble. Les doigts de Lebannen lâchèrent simultanément la corde ainsi que la flèche qui alla se planter dans le cou du sanglier, résultat d'un tir quasi parfait et d'une bonne maîtrise de l'arme qu'il tenait dans ses mains. Il n'eut néanmoins pas le temps de se réjouir de sa réussite, car la surprise prit le pas sur ce sentiment de réussite et les remerciements à Kan Shakaar, le dieu de la Chasse. Une autre flèche s'était fichée sur le corps du sanglier, non loin de la sienne. Un homme aux longs cheveux noirs et aux grands airs fiers était apparu sur son champ de vision au moment même où il avait tiré, lui faisant face, pour ensuite l'apostropher sèchement.

« Hé, toi ! Ce sanglier m'appartient, alors tu serais aimable d'aller te chercher une autre proie ! »

Les choses auraient été plus simple s'il n'avait pas clamé la propriété du gibier qu'ils venaient de tuer. Décidément, les siens ne cessaient de l'importuner. Lebannen, constatant qu'il était désormais inutile d'essayer de se cacher ou de fuir cet intrus, fronça les sourcils de manière imperceptible. Ils avaient tiré presque en même temps, la différence se jouant à la seconde près, quasi impossible à définir avec exactitude. Le banni aurait penché pour cinq ou dix secondes d'écarts, ce qui paraissait plutôt ridicule en soi. Ridicule, mais en plus de ça, il n'avait pas apprécié le ton qu'avait prit l'individu en s'adressant à lui. La chose la plus logique à faire aurait été de partager la viande à part égale, bien que le jeune homme aurait plutôt préféré l'avoir pour lui tout seul. N'accordant plus un seul regard à l'inconnu, Lebannen s'approcha de la proie tuée et arracha la flèche qu'il avait plantée dans son corps. Il l'essuya un peu dans l'herbe, la jaugea d'un œil expert pendant quelques minutes, vérifiant son état, et la rangea dans son carquois.

Toujours accroupi devant le sanglier sacrifié pour la survie d'un des deux hommes, le jeune homme, une main posée sur le flanc de l'animal, réfléchissait à toute vitesse. Comment s'extirper de cette situation sans se faire voler entièrement la proie qu'il avait abattu en même temps que cet impromptu mécréant ? Il ne pouvait décemment pas repartir les mains vides, vu l'état de ses provisions. Il avait faim, et il était certain qu'il était légèrement plus maigre qu'autrefois à cause de son train de vie plus rude que celui qu'il menait au sein du clan. Au moins, il était certain que provoquer une dispute ne ferait en aucun cas avancer les choses, et il n'aimait pas la régression, en plus de ne pas avoir la patience pour argumenter. A moins de le tuer. Oui, il pourrait l'assassiner, il en était capable, mais... peut-être que ce viridien pourrait se révéler plus utile par la suite. Le tester, voilà ce qu'il allait faire. S'il attaquait, il attaquerait. S'il agissait tranquillement, il agirait tranquillement. Alors, Lebannen retira sa main du gibier et se releva, pour enfin planter ses prunelles froides et perçantes sur celles de l'autre importun. Il avait fini par se résoudre à partager.

-Nos flèches sont arrivées simultanément. Partageons la carcasse, et je t'aiderai à la dépecer.

Il avait beau avoir besoin de ce gibier, il était hors de question de le supplier à genoux, il avait une fierté. Il préférait donc passer un marché équitable, et qui sait, agir de cette manière s'offriraient peut-être à lui des opportunités encore meilleures que l'apparition du sanglier dans la zone. De plus, il n'avait pas vraiment le choix. Un sanglier comme celui-là ne se trouvait pas toujours à deux pas de lui et il tenait à la récompense qu'aurait dû lui offrir cette chasse. La main sur son arc, Lebannen attendit la réponse, les sens en alerte. Il n'était pas à l'abris d'un coup traître de la part de l'inconnu qui pourrait repartir avec le gibier en le laissant pour mort dans cette douce clairière. Les saisons des neiges étaient rudes, dans le Rhivarion.

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Jeu 12 Jan - 20:01
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Le garçon lui jeta un regard encore plus froid, si c'était possible, et, sans répondre, s'approcha du sanglier pour récupérer sa flèche. Accroupi auprès du gibier, il semblait réfléchir. Sari en profita pour en faire un examen plus approfondi. Il n'était pas très grand, et ne semblait pas particulièrement musclé non plus. En fait, il paraissait assez maigre. Un détail en particulier attira son attention : l'individu avait quelques écailles rouges et blanches sur la nuque, chose impossible pour un simple humain. Sari se dit qu'il ferait mieux de se méfier.

Qu'est ce que le chasseur inconnu déciderait de faire ensuite ? Le jeune homme n'allait certainement pas s'incliner en souriant. Sari n'aimait pas l'idée de négocier sa proie, mais désirait encore moins déclencher un combat qui pouvait être évité. Il garda une main sur la poignée de son katana à sa ceinture, au cas où il prendrait l'envie à l'autre de l'attaquer sans prévenir. Mais il se releva calmement et ouvrit enfin la bouche.

-Nos flèches sont arrivées simultanément. Partageons la carcasse, et je t'aiderai à la dépecer.

Sari resta silencieux un court moment. Il réfléchissait. S'il acceptait sa proposition, cela voudrait dire rentrer avec seulement la moitié d'un sanglier. Pour nourrir tout un clan, c'était loin d'être suffisant. Cependant, l'autre semblait être un sang-pur, et suivant en quoi il se transformait, Sari n'était pas absolument certain d'avoir le dessus en cas de combat. En plus, il avait beau être persuadé que c'était lui qui avait abattu la proie, ça ne les avançait à rien si l'autre chasseur était persuadé de la même chose. Cependant, il pouvait aussi avoir tiré quelques secondes après lui en espérant récupérer la moitié de la proie. Mais sa flèche était arrivée à un bon endroit, il n'aurait pas eu besoin que Sari tire pour réussir à abattre le sanglier, ce dernier écarta donc cette possibilité.
Il se souvint alors de l'apparente maigreur du garçon ; celui-ci semblait avoir faim. S'il avait faim, il y avait des chances pour qu'il soit seul. Sari n'avait détecté personne dans les environs, mais il restait la possibilité qu'il soit parti chasser seul pour nourrir son clan, comme lui. Il avait besoin de savoir cela avant tout.

– C'est une proposition intéressante, mais j'ai tout un clan à nourrir. Je ne peux pas me contenter de rentrer et leur expliquer que j'ai laissé la moitié de ma proie à un autre chasseur qui passait par là. En ce qui te concerne, tu voyages seul, non ?

Sari venait d'avoir une idée. Il devait encore décider si c'était une très bonne ou une très mauvaise idée, mais c'était une idée. Si le garçon voyageait seul comme il le pensait, il aurait pu lui proposer de rester temporairement avec son clan pour l'hiver. Un chasseur de plus ne serait pas de trop, et ça permettait aussi à Sari de rentrer avec la proie entière – et d'éviter de traîner un sanglier d'au moins cent kilos tout seul sur plusieurs kilomètres. Toutefois, il prenait le risque de tomber sur quelqu'un qui partirait avec leurs provisions pour l'hiver, ou qui trahirait leur position auprès de clans ennemis – Sari ne pouvait pas savoir. Mais si le garçon venait à accepter la proposition qu'il s'apprêtait à lui faire, le jeune chef aurait grandement intérêt à garder un œil sur lui au quotidien. Si il n'était pas seul et qu'il venait d'un clan, cependant, Sari n'aurait pas d'autre choix que de lui céder la moitié du sanglier : d'abord parce que c'était la solution la plus juste, et ensuite parce qu'il préférait encore éviter de se mettre un autre clan à dos.
Avec une vague impression que son esprit s'était transformé en jeu d'échecs depuis deux ans qu'il occupait le poste de chef de clan, il attendit sa réponse.
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Mer 18 Jan - 22:10
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Errance & Fierté- Le chasseur sachant chasser... -

Lebannen

Sari


Le regard presque vide de toute émotion, hormis un très subtil éclat méfiant qu'on pouvait déceler si on y faisait bien attention, Lebannen, toujours la main crispée sur son arc, lorgnait l'inconnu, examinait son expression pour tenter de décrypter et d'anticiper une quelconque réaction de sa part. Il semblait réfléchir à sa proposition. Très bien, au moins, il ne se trouvait pas face à un de ces clans barbares pourris jusqu'à la moelle qui valorisaient la violence plutôt que le respect d'autrui et la réflexion. S'il avait fait partie de ce genre de clan, il l'aurait sûrement abattu de sang froid, sans même envisager la notion de partage. L'inconnu reprit enfin la parole, ayant apparemment trouvé une réponse au consensus que le garçon serpent avait exposé précédemment.

– C'est une proposition intéressante, mais j'ai tout un clan à nourrir. Je ne peux pas me contenter de rentrer et leur expliquer que j'ai laissé la moitié de ma proie à un autre chasseur qui passait par là. En ce qui te concerne, tu voyages seul, non ?

Si Lebannen n'avait pas été du genre patient, il l'aurait tué dans un élan d'exaspération. S'il faisait preuve de patience, il n'en était pas moins fatigué. Après tout, la logique voulait qu'ils devraient se partager le butin. Ces négociations ne menaient à rien, personne ne pouvait partir les mains vides. Justice n'aurait pas été faite. Son refus ne devrait pas avoir lieu d'être, et le jeune homme avait justement proposé ce partage dans l'optique qu'il lui fiche la paix. Il n'avait pas les idées claires, la fatigue et la faim l'empêchaient de raisonner aussi bien qu'à l'accoutumée. Irrité par la réponse de son interlocuteur, il n'en montra néanmoins rien et soupira discrètement. Quelle plaie. Il refusait poliment, puis il enchaînait sur une question, en plus d'oser se montrer curieux à son sujet. Lebannen avait horreur des questions, surtout quand elles lui étaient adressées, davantage quand cela concernait sa vie en général. Il jeta un rapide coup d’œil à l'animal achevé. Ce type pouvait être une opportunité ou pouvait lui causer malheur. Cela dit, il n'avait pas l'air d'être un mauvais bougre. Il voulait juste nourrir son clan, c'était compréhensible, même pour un garçon aussi peu porté sur la notion de clan que Lebannen. Ce genre de personne pourrait également être facilement manipulable. Quoiqu'il pourrait tout aussi bien être un habile menteur. Il n'était pas naïf au point de croire sur paroles un homme qu'il venait tout juste de rencontrer. Dans le doute, le garçon, qui aurait préféré ne pas avoir à s'éterniser sur ce conflit, fut donc contraint de répondre pour pouvoir déterminer la marche à suivre.

-Qui sait.

Tout en prononçant ces mots, Lebannen haussa les épaules et reprit, pointant le sanglier avec un mouvement du menton.

-Le problème n'est pas de savoir si je suis seul, mais plutôt comment nous allons régler ce différent.

Il s'appuya contre un rocher derrière lui, croisant les bras, non sans baisser sa garde devant l'inconnu. Il était prêt à se défendre en cas d'attaque. L'autre pouvait se révéler imprévisible.

-Je ne compte pas abandonner ce butin. On m'a toujours appris qu'un gibier de chasse tué à deux devait être divisé en deux, une part pour chacun. Ça me paraît juste, voire plutôt gentil, étant donné que nous sommes en pleine saison des neiges. Clan ou pas, je veux ma part.

Oui, il s'en contrefichait de son clan, fictif ou non. Tout ce qu'il voulait, c'était enfin pouvoir faire un feu de camp et mordre dans la viande appétissante, chaude et dégoulinante de graisse. Il en rêvait. Son estomac qui criait famine réclamait fortement ce repas mérité. Si cet imbécile, en évoquant son clan à nourrir, croyait l'avoir en jouant sur la corde des sentiments, il était tombé sur la mauvaise personne. Légèrement pâle, Lebannen détourna le regard et prit un air un peu embêté.

-Je n'ai pas envie de me battre contre toi.

Déjà, parce qu'il avait beau être doué, l'assassiner plus tard aurait été facile, mais il doutait de sa victoire dans un combat singulier contre cet homme, et puis il n'en avait ni la force, ni l'envie. De plus, son état de fatigue ne lui permettrait pas de se métamorphoser. Il ne voulait pas prendre le risque que son animal totem prenne le dessus sur lui à cause de cette raison. Il pourrait juste entamer une très légère transformation partielle.

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